Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage… Ah ! l’Odyssée ! Quelle belle épopée ! Était-ce pour rendre hommage à ce chef d’œuvre de la littérature que notre nouvelle salle culturelle et associative a été baptisée (pompeusement) de la sorte ? A moins que ce ne soit pour relater le pénible parcours qui attend chaque association carignanaise désireuse de bénéficier de cet outil ?
Je passerai sur les chaos de la « quête des clés », les terribles épreuves infligées par le « cerbère du ménage » ou encore les énigmes du « règlement interne ». Toutes ces turpitudes ne sont même plus surprenantes, elles sont simplement révélatrices des usines à gaz dont le maire a le secret. Il faut croire que rien n’est JAMET simple… Ce « bordel organisé » est tellement inscrit dans le paysage carignanais qu’il convient de le subir si l’on veut accéder aux équipements municipaux.
Mais aujourd’hui, il faut rajouter un nouveau chapitre. Dans un récent courrier adressé aux associations, le maire annonce que « l’année 2016/2017 sera une année de changements afin d’optimiser la location du Centre Culturel ». Traduction ? Les créneaux du vendredi soir seront notamment réquisitionnés pour faire du pognon. Dans sa quête maladive pour faire de maigres économies et de faméliques recettes, la majorité escompte louer la salle au détriment des associations qui l’utilisent. Cavalier et hasardeux… Il y a fort à parier que cette décision, certainement prise unilatéralement, ne se fonde sur aucune estimation factuelle des subsides escomptées. Optimiser ? Que l’on ne s’y trompe pas, le doigt mouillé prévaut en la matière. Regrettable, même lorsqu’on mène une politique de petit comptable. Que se passera-t-il l’année prochaine ? Viendra t’on encore nous annoncer la disparition de créneaux supplémentaires pour remplir les caisses ?
Tout ceci permet de s’interroger légitimement sur les buts de cette salle. Un équipement public n’est-il pas prioritairement destiné au public et aux associations qui font vivre la commune ? D’ailleurs, dans ce courrier, tout le monde pourra noter que la salle est désignée « Centre culturel », dans l’objet comme dans le corps de texte. L’associatif disparaît. Révélateur ?
Et pourtant… L’associatif est mis à toutes les sauces, surtout lorsqu’il s’agit d’aller chercher des subventions. La nouvelle salle du conseil municipal et des mariages actuellement en projet devient donc une « salle citoyenne et associative ». Simple tour de passe-passe sémantique… Les financeurs seront-ils dupes ?
Malheureusement, au quotidien, pour les associations, c’est MOINS de subventions depuis deux ans, MOINS d’accès aux salles, MOINS de vie pour notre commune. Les bénévoles s’essoufflent et désespèrent. A l’heure où notre commune atteint les 4 000 habitants, et même 5 000 dans un avenir proche, les associations devraient être « la prunelle des yeux » de nos élus. Il faut croire qu’elles sont plutôt la cinquième roue du carrosse…
Après l’odyssée, à quand le naufrage ?
Jérôme Passicos
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