Vous souhaitez vous exprimer, soumettre une opinion. Vous en avez gros sur la patate ou souhaitez simplement parler de notre commune… Avec la rubrique Contribuez ! lancez vous et n’hésitez pas à me proposer vos articles. Pour inaugurer cette rubrique, voici donc les « réflexions sans importance » de Jacques Rouveyrol.
Il y a quelques temps (c’était en novembre 2014), je me faisais les réflexions suivantes que j’intitulais : Quand un Conseil Municipal se prend pour un Conseil des Ministres.
A l’observation directe du déroulement de certains Conseils municipaux de la petite commune de Carignan de Bordeaux, il apparaît de façon tout à fait déconcertante que certains des acteurs semblent participer au minimum à un Conseil des Ministres.
On peut répertorier deux grandes catégories :
Ceux qui paraissent habités par la « Fonction » et ceux qui semblent habiter la « Fonction. »
Les premiers abdiquent leur personnalité « ordinaire » et sont saisis par une force supérieure à laquelle ils ne peuvent plus échapper. La République est entrée en eux. Un esprit de sérieux s’empare de leur personne et chacune de leurs paroles a valeur de vérité. Ceux-là moralisent volontiers. S’ils étaient demeurés ce qu’ils sont d’habitude ils ne se hasarderaient pas à ce genre d’exercice, trop conscients qu’ils seraient de n’être pas toujours des exemples en morale. Mais, métamorphosés par la « Fonction », ils ne sont plus eux-mêmes et c’est elle, par principe irréprochable, qui s’exprime par leur bouche.
Quel ennui !
Les seconds, à l’inverse, prennent la « Fonction » à bras le corps. Elle a été créée pour eux. Ils l’incarnent, ils n’en sont pas possédés. Ils sont la République. Les décisions à prendre leur importent moins que la reconnaissance de leur personne. Ils sont Marianne et veulent être perçus comme tels. Eux ne sont pas animés par l’esprit de sérieux qui alourdit tant les autres. Non. Ils paraissent arrogants mais ce n’est pas de l’arrogance. Ils ont sûrs. Peu importe de quoi, c’est la certitude qui les agite.
Quelle farce !
Ils ont en commun, les uns et les autres, la ridicule enflure qui fit d’une grenouille la risée d’un troupeau. Tout se passe comme s’ils géraient « les Affaires » d’une nation d’importance. On enregistre la moindre des paroles prononcées en Conseil. Il ferait beau voir qu’il échappât à l’un de ceux qui n’appartiennent ni à l’un ni à l’autre de ces deux groupes, une maladresse de langage : elle sera « retenue contre lui (elle) ! C’est que chaque mot que leur bouche articule est gravé dans le marbre de la Vérité et de l’Histoire. »
Depuis quelques temps (et je ne pensais pas que ce fût possible) de l’ennui, de la farce on est passé au grand guignol. L’auteur de la Tribune de Demain Carignan qui clôture le Flash Info (auteur qui ne me semble pas mériter qu’on puisse seulement lui répondre tant la stupidité du texte est telle que les querelles de cour d’école pourraient passer pour dignes au moins d’un prix Goncourt si l’on voulait faire la comparaison) semble totalement imperméable à la notion du ridicule. Le dernier texte en date (Flash de Juin) atteint des sommets jusque là demeurés vierges (et l’on peut supposer qu’il a encore de la ressource en matière de bêtise). Et le voilà, comble de la sottise, qui conclut son « article » d’un « Je suis Charlie » qui doit faire les victimes de cet horrible attentat se retourner dans leur tombe. Il eût été plus juste de conclure d’un « Je suis DANS Charlie » puisque c’est la bêtise qui s’y trouve justement dénoncée.
De grâce, mesdames, messieurs des « oppositions », cessez de répondre ! Ne mêlez pas votre parole à ce galimatias nauséabond. Laissez vos emplacements vierges de crainte que votre propre discours ne soit contaminé ! Ne comprenez-vous pas que la bêtise est comme le progrès ? On ne l’arrête pas.
Jacques ROUVEYROL Carignan, le 04 juin 2016